Examen des pratiques d’approvisionnement du Service correctionnel du Canada

Octobre 2022

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I. Contexte

1. Le Bureau de l’ombudsman de l’approvisionnement (BOA) a effectué un examen des pratiques d’approvisionnement au sein de Service correctionnel du Canada (SCC).

2. En vertu de l’alinéa 22.1(3)a) de la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, l’ombudsman de l’approvisionnement a le pouvoir d’examiner les pratiques d’approvisionnement des ministères afin d’en évaluer l’équité, l’ouverture et la transparence.

3. L’examen des pratiques d’approvisionnement du BOA est fondé sur des questions et des plaintes portées à l’attention du BOA par des intervenants, tant en général qu’en ce qui a trait à des demandes particulières de la part de divers organismes fédéraux. En se fondant sur ces informations, le BOA a identifié les 3 éléments d’approvisionnement les plus à risque : 1) l’établissement de critères d’évaluation et de plans de sélection; 2) le processus de demande de soumissions; 3) l’évaluation de soumissions et l’attribution de contrats. Aux fins du présent examen, ces activités sont définies de la façon suivante :

  1. Critères d’évaluation et plans de sélection – l’établissement de critères d’évaluation obligatoires et cotés et le choix de la méthode de sélection pour déterminer la soumission retenue.
  2. Demande de soumissions – la conception et l’exécution du processus de demande de soumissions, y compris la clarté et l’exhaustivité des documents de la demande de soumission.
  3. Évaluation des soumissions et attribution des contrats – l’établissement d’un processus visant à garantir l’évaluation cohérente des soumissions conformément à l’approche prévue, y compris un plan d’évaluation et des instructions à l’intention des évaluateurs, ainsi que l’adéquation de la documentation à l’appui de la sélection du soumissionnaire retenu.

4. SCC a été sélectionné aux fins de l’examen comme l’un des 20 plus importants ministères ou organismes fédéraux en matière de valeur et de volume quant aux activités annuelles d’approvisionnement. Le BOA effectue des examens similaires des 20 autres principaux ministères et organismes sur une période de cinq ans se terminant en 2022-2023.

5. SCC est l’organisme fédéral chargé de l’application des peines d’emprisonnement de deux ans ou plus qui sont infligées par les tribunaux. SCC a la responsabilité de gérer des établissements de divers niveaux de sécurité et de superviser les délinquants mis en liberté sous condition dans la collectivité. En tant que composante du système de justice pénale et dans la reconnaissance de la primauté du droit, SCC contribue à la sécurité publique en incitant activement et en aidant les délinquants à devenir des citoyens respectueux des lois, tout en exerçant sur eux un contrôle raisonnable, sûr, sécuritaire et humain. SCC fonctionne selon trois échelons de gestion : l’administration centrale, les administrations régionales et les établissements et bureaux de libération conditionnelle de district. L’administration centrale, située à Ottawa, s’occupe de la planification générale ainsi que de l'élaboration des politiques; les administrations régionales mettent en œuvre les activités du SCC dans les régions.

6. Le secteur des services corporatifs de SCC est responsable de la gestion des ressources financières (incluant la budgétisation, la planification et le contrôle), de la fonction de contrôleur (y compris les services de contrats et la gestion du matériel) ainsi que de la gestion des installations et des services techniques. La Direction des services de contrats et de gestion du matériel est située à l’administration centrale, à Ottawa. Elle agit à titre d’autorité fonctionnelle et fournit des directives à 5 unités régionales de passation de marchés et de gestion du matériel à l’échelle du Canada dans une structure décentralisée. La Direction des services de contrats et de gestion du matériel et ses activités de passation de marchés appuient des programmes et des sites cruciaux et complexes (par exemple, des institutions) 24 heures sur 24 à l’échelle du Canada. Pour cette raison, SCC a l’un des volumes d’activités de passations de marché les plus élevé du gouvernement fédéral, y compris des exigences en matière de passation de marché urgent et unique.

7. Selon les renseignements qu’il a fournis, au cours de la période d’examen du BOA du 1er octobre 2019 au 30 septembre 2021, SCC a attribué 2 252 marchés concurrentiels d’une valeur d’environ 246 millions $ au moyen d’invitations ouvertes à soumissionner ou de processus d’appel d’offres concurrentiels, y compris dans le cadre d’offres à commandes et d’arrangements en matière d’approvisionnement.

II. Objectif et portée

8. Cet examen a été entrepris afin de déterminer si les pratiques d’approvisionnement de SCC relatives aux critères d’évaluation et aux méthodes de sélection, à la demande de soumissions, à l’évaluation des soumissions et à l’attribution des marchés appuyaient les principes d’équité, d’ouverture et de transparence. Pour le déterminer, le BOA a examiné si les pratiques d’approvisionnement de SCC étaient conformes aux obligations du Canada en vertu des accords commerciaux nationaux et internationaux, de la Loi sur la gestion des finances publiques et ses règlements, de la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor (PMCT), et le cas échéant, des lignes directrices ministérielles.

9. Les 3 secteurs d’intérêt (SI) suivants ont été utilisés pour évaluer les éléments d’approvisionnement présentant le risque le plus élevé mentionnés au paragraphe 3 ci-dessus :

10. Le présent rapport comprend également une section portant sur d’autres observations relevées par le BOA dans le cadre de l’analyse des SI susmentionnés.

11. L’examen du BOA a consisté en une évaluation des dossiers d’approvisionnement pour les marchés attribués par SCC entre le 1er octobre 2019 et le 30 septembre 2021. Cet examen n’a pas porté sur les marchés de construction, les marchés non concurrentiels, les activités liées aux cartes d’achat, les marchés adjugés au moyen d’offres à commandes de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) ou de Services partagés Canada (SPC) ou les activités d’approvisionnement pour lesquelles SCC n’était pas l’autorité contractante.

12. À partir des données sur les marchés fournies par SCC, le BOA a sélectionné 40 dossiers d’approvisionnement concurrentiels à des fins d’évaluation après avoir exclu les catégories susmentionnées. L’échantillon discrétionnaire a été élaboré en tenant compte de facteurs comme l’importance relative et le risque. Le risque de biais de sélection a été réduit grâce à la sélection aléatoire de dossiers individuels correspondant à ces facteurs préétablis.

13. Les 40 dossiers sélectionnés aux fins d’examen comprenaient 24 demandes de propositions (DP), 8 DP utilisant des arrangements en matière d’approvisionnement (AMA) de SPAC, 2 demandes de proposition de prix (DDPP), 2 demandes d’offre à commandes (DOC), 3 commandes subséquentes à des offres à commandes du Conseil national de recherches Canada (CNRC) et 1 préavis d’adjudication de contrat (PAC). Le PAC a été inclus dans les 40 dossiers, car il a été désigné comme un approvisionnement concurrentiel dans les données sur les marchés et la divulgation proactive de SCC, ce qui n'a pas été découvert avant le début de l’examen du BOA.

III. Résultats

14. Les pratiques d’approvisionnement du SCC relatives aux critères d’évaluation et aux plans de sélection, aux documents de demande de soumissions, à l’évaluation des soumissions et à l’attribution des contrats ont été évaluées en fonction des 3 SI susmentionnés. Le BOA a formulé 5 recommandations en réponse aux problèmes soulevés dans l’examen, lesquelles sont résumées à l’annexe I du présent rapport. Les recommandations sont fondées sur l’analyse des renseignements et des documents que SCC a fournis au BOA au cours de l’examen.

15. Dans certains cas, tout au long du rapport, de multiples observations ont été faites concernant un seul dossier. Par conséquent, le nombre d’observations ne correspond pas toujours au nombre de dossiers cités.

Secteur d’intérêt 1 : Déterminer si les critères d’évaluation et les plans de sélection ont été établis conformément aux lois, aux règlements et aux politiques applicables

16. La section 10.7.27 de la PMCT stipule qu’« [o]n devrait faire connaître aux entreprises qui présentent des propositions les critères d’évaluation et l’importance accordée à chacun d’eux […]. Les autorités judiciaires ont établi que ces facteurs ainsi que leur importance relative doivent être fixés au préalable et appliqués avec rigueur […]. Il est essentiel de faire preuve d’équité envers tous les soumissionnaires et d’une grande transparence dans le processus de sélection ». L’utilisation d’un langage clair et précis pour définir les critères d’évaluation et les méthodes de sélection aide les soumissionnaires à préparer une soumission recevable et les évaluateurs à appliquer les mêmes critères à tous les soumissionnaires.

17. Ce SI s’appliquait à 31 dossiers où des critères d’évaluation ont été élaborés et inclus dans les documents de demande de soumissions. De ce nombre, 9 contenaient des critères d’évaluation obligatoires et cotés, et 22 ne contenaient que des critères obligatoires. Ces dossiers ont été examinés afin de déterminer si les critères d’évaluation et les méthodes de sélection correspondaient au besoin, s’ils n’étaient pas trop restrictifs et s’ils étaient clairement communiqués dans la demande de soumissions. La méthode d’attribution des points aux critères pondérés a également été évaluée afin de déterminer si les instructions étaient clairement communiquées et reflétaient l’importance relative des critères.

Critères obligatoires

Les critères obligatoires n’étaient pas trop restrictifs et, pour la plupart, étaient conformes aux exigences; toutefois, dans quelques dossiers, les critères obligatoires n’étaient pas définis de manière claire, précise et mesurable

18. Dans les documents de demande de soumission, les critères d’évaluation obligatoires servent à déterminer les exigences minimales essentielles pour mener à bien le travail. Parmi les 31 dossiers comprenant des critères obligatoires, ceux-ci n’étaient pas trop restrictifs, ils ne favorisaient, ni ne pénalisaient inutilement un soumissionnaire en particulier à l'exception d’un dossier, et dans tous les cas sauf 3, étaient alignés sur les exigences. Dans 8 des 31 dossiers, les critères obligatoires n’ont pas été communiqués de façon claire, précise ou mesurable.

Critères obligatoires imprécis, mal définis ou non mesurables

19. Les critères d’évaluation imprécis peuvent miner la transparence du processus de demande de soumissions et amener les soumissionnaires à présenter des soumissions non conformes ou sous-optimales parce que les exigences ne sont pas bien comprises. Des exemples de critères imprécis, mal définis ou non mesurables sont présentés ci-après.

  1. Dans 1 dossier pour des services de traduction et d’interprétation, 3 des 4 critères obligatoires indiquaient une expérience avec une « grande diversité de langues ». Dans l'appel d’offres, la définition de « grande diversité de langues » manquait de clarté. Le BOA reconnaît que SCC ne peut prédire quelles langues seront requises et que les exigences linguistiques peuvent changer quotidiennement, mais il est important que les critères obligatoires soient mesurables, car il est plus difficile de démontrer que les critères ont été strictement respectés lorsqu’ils se prêtent à plusieurs interprétations.
  2. Dans 2 dossiers, les critères obligatoires exigeaient que les soumissionnaires fournissent des curriculum vitæ, mais ils n’indiquaient pas ce que ces derniers devaient contenir pour répondre aux critères. Par exemple, 1 dossier pour des services éducatifs et de bibliothèque devait « démontrer au moyen d’un curriculum vitæ qu’au moins un des trois instructeurs mentionnés est complètement bilingue (anglais et français) et en mesure de travailler au niveau 1, 2 et 3 en français, au besoin. » La formulation de ce critère pose problème, car il n’y avait aucune définition ou explication décrivant les niveaux 1, 2 et 3 en français. Par ailleurs, dans 1 dossier de services d’évaluation communautaire et de libération conditionnelle, un critère obligatoire indiquait que « le soumissionnaire doit fournir le curriculum vitæ à jour de la personne proposée pour ce travail », mais SCC n’indiquait pas quel contenu ajouter pour répondre à ce critère. Conformément au libellé actuel, il suffirait de simplement fournir un curriculum vitæ pour répondre au critère.
  3. Dans 1 dossier d’hébergement, un critère obligatoire indiquait que l’hôtel devait posséder des services de buanderie. Afin de satisfaire à cette exigence, le soumissionnaire doit fournir une brochure ou une description détaillée. Aucune explication n’a été fournie pour décrire ce que ces buanderies devaient comprendre (par exemple, le nombre de machines, la présence de services de nettoyage à sec ou de services sur place… etc.).
  4. Dans 1 dossier, un critère obligatoire ne pouvait être évalué par les évaluateurs à la date de clôture des soumissions. Plus précisément, ce critère obligatoire indiquait que le « soumissionnaire devait certifier par écrit que la ressource proposée peut se rendre physiquement à Warkworth Institution (Campbellford) et à Joyceville Institution (autoroute 15, Kingston) avec moins de 24 heures de préavis si du soutien est nécessaire en cas d’urgence. » Il est bon de savoir que SCC a demandé une confirmation écrite de ce point, mais cette exigence devrait faire partie de l’énoncé des travaux et du contrat au lieu d’être un critère obligatoire, car il est impossible d’accorder une cote de succès ou d’échec à la date de clôture des soumissions puisqu'il s'agit d’une exigence future.

Critères obligatoires restrictifs

20. Des critères d’évaluation trop restrictifs nuisent à l’équité et à l’ouverture du processus de demande de soumissions en limitant le nombre de fournisseurs capables de présenter une proposition conforme et limitent la capacité de SCC à obtenir des solutions de rechange à prix concurrentiel capables de répondre aux besoins.

21. Dans 1 dossier, les critères obligatoires étaient inutilement restrictifs ou semblaient favoriser un soumissionnaire ou un groupe de soumissionnaires. Dans 1 dossier où un spécialiste de la gestion du risque est demandé, un critère obligatoire exigeait que la ressource proposée par le soumissionnaire possède « au moins douze (12) mois d’expérience de la gestion ou de l’utilisation d’un réseau d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées dans un environnement sécurisé* ou un milieu correctionnel**. » La nature restrictive du critère a été soulevée par l’autorité contractante au responsable technique par courriel. Le responsable technique a fourni une explication visant à conserver les critères et a indiqué que les « activités liées à l’approvisionnement en eau potable et au traitement des eaux usées dans une unité protégée, comme SCC, sont très différentes des activités liées aux systèmes municipaux (nous avons des données opérationnelles, des photos ainsi que des témoignages et des commentaires de divers consultants) pour plusieurs raisons. » Le BOA reconnaît les complexités propres aux établissements de SCC, mais ce critère semble trop restrictif et il pourrait avoir découragé des soumissionnaires autres que le titulaire de répondre à la sollicitation. Lors de l’examen des communications au dossier, le BOA a déterminé qu’au moins 40 soumissionnaires ont reçu une trousse d’information sur la soumission, mais que SCC n'a reçu qu’une seule soumission, de la part du titulaire actuel. La ressource proposée par le titulaire travaillait au sein de SCC depuis octobre 2014. Les fournisseurs qui sont conscients de l’avantage qu’ils possèdent ont la possibilité de l’exploiter en facturant des prix plus élevés à SCC, sachant que la concurrence est limitée.

Recommandation 1

SCC devrait établir un processus de contrôle de la qualité pour s’assurer que les critères d’évaluation obligatoires soient adéquatement définis et communiqués de façon claire, précise et mesurable, qu’ils ne soient pas trop restrictifs et qu’ils cadrent avec l'exigence.

Critères cotés

Les critères cotés et les grilles de notation n’étaient pas trop restrictifs, convenaient à l’exigence et reflétaient l’importance relative des critères.

22. La section 10.7.25 de la PMCT stipule que « les critères en question devraient définir exactement tous les aspects du rendement qui sont essentiels au succès du projet et ils devraient permettre de mesurer à la fois la compétence de l’entreprise et la valeur de sa méthode technique ».

23. Les 9 dossiers qui contenaient des critères cotés et des grilles de notation n’étaient pas trop restrictifs, convenaient à l’exigence et étaient bien communiqués. Cette observation est importante et positive, car elle permet aux soumissionnaires de connaître les exigences et les méthodes utilisées pour évaluer les soumissions dès l’ouverture de la demande de soumissions. Elle aide également à évaluer les critères cotés de façon équitable et uniforme à l’échelle des soumissions reçues.

Méthode de sélection

Les soumissionnaires étaient systématiquement informés de la façon dont le contrat serait attribué, ce qui favorisait la transparence dans le cadre du processus d’approvisionnement. Dans presque tous les dossiers examinés, la méthode de sélection communiquait clairement la manière dont le marché serait attribué et répondrait aux besoins.

24. L’examen par le BOA des méthodes de sélection a porté sur 36 dossiers, et il a exclu 3 dossiers qui concernaient des commandes subséquentes à des offres à commandes. Dans presque tous les dossiers, SCC a utilisé des méthodes de sélection courantes telles que la soumission recevable la plus basse (avec ou sans critères d’évaluation techniques) ou la note combinée la plus élevée pour le mérite technique et le prix pour choisir le soumissionnaire retenu.

25. Dans 1 dossier, toutefois, la méthode de sélection n’avait pas été communiquée clairement dans le document de demande de soumissions, qui concernait l’achat de remorques aux fins d’installation sur les prémisses de SCC en avril 2020, au début de la pandémie de COVID-19. SCC a demandé aux soumissionnaires de fournir 3 différents ensembles de prix : un prix pour la location de la remorque, un prix pour l’achat et un prix pour la location mensuelle avec une option d’achat. Dans la section de la méthode de sélection du document de demande de soumissions, SCC a indiqué que le contrat sera attribué à la soumission recevable ayant le prix évalué le plus bas, en fonction de l’option privilégiée par SCC (traduction). SCC n'a pas indiqué comment cette sélection serait effectuée. Le BOA reconnaît l’urgence de la situation engendrée par la pandémie ainsi que le fait que SCC a mentionné dans le document de demande de soumissions que la méthode privilégiée serait dévoilée après le dépôt des soumissions. Toutefois, SCC aurait dû être plus transparent avec les soumissionnaires et mieux leur expliquer comment les trois prix seraient comparés pour établir le prix le plus bas qui serait utilisé pour sélectionner un gagnant. Le fait d’omettre ces renseignements dans la demande expose SCC à plusieurs risques, car il est possible qu’il y ait plusieurs gagnants en fonction de l’approche choisie.

Secteur d’intérêt 2 : Déterminer si les documents de demande de soumissions et les pratiques organisationnelles pendant la période de soumission étaient conformes aux lois, aux règlements et politiques en vigueur

26. La PMCT établit des procédures détaillées ayant pour but de s’assurer que la passation de marchés publics favorise l’accès, la concurrence et l’équité de la manière la plus économique. La section 10.7 de la PMCT comprend les exigences minimales à inclure dans le document de demande de soumissions ainsi que les éléments obligatoires liés à la conception et à l’exécution du processus.

27. Les documents de demande de soumissions doivent contenir des descriptions des travaux ou des spécifications définies en termes d’extrants ou d’exigences de rendement clairs. Les documents de demande de soumissions doivent également contenir les objectifs à atteindre et le délai de livraison, ainsi que les critères d’évaluation et d’attribution. La clarté de l’information fournie est essentielle pour appuyer les obligations du gouvernement du Canada énoncées dans la PMCT.

28. Ce SI s’appliquait à l’ensemble des 39 dossiers examinés. Dans ces dossiers, les documents de demande de soumissions (à l’exception des critères d’évaluation et des plans de sélection évalués dans le SI 1 ci-dessus) ont été évalués afin de déterminer s’ils comportaient, entre autres, une description claire du besoin et les instructions nécessaires pour préparer une soumission conforme. L’évaluation des pratiques organisationnelles comportait des considérations visant à déterminer si la demande de soumissions visait un nombre approprié de soumissionnaires, si sa durée était conforme aux exigences, et si les communications avec les fournisseurs favorisaient la préparation de soumissions recevables.

Documents d’orientation

SCC a mis en place des orientations pour favoriser des approvisionnements équitables, ouverts et transparents.

29. La Direction des services de contrats et de gestion du matériel de SCC est chargée de l’élaboration de politiques et de procédures nationales aux fins de l’approvisionnement et de la passation de contrats de SCC et d’offrir des conseils et une supervision des passations de marchés et de la gestion du matériel à l’échelle régionale, entre autres responsabilités. La Direction des services de contrats et de gestion du matériel a élaboré plusieurs directives, politiques et documents d’orientation internes et des cours de formation pour favoriser des approvisionnements équitables, ouverts et transparents. Durant la période d’examen, SCC avait mis en place trois comités d’examen des contrats (deux comités d’examen régionaux et un comité d’examen national), dont le rôle « est d’assurer la prudence et la probité dans le cadre de la dépense de fonds publics au sein de SCC. » D’après SCC, en mars 2022, un nouveau comité d’examen des contrats national a été mis en place. En mai 2022, SCC a noté qu’elle avait « entamé un renouvellement des ensembles de politiques sur les marchés pour s’assurer que les exigences sont à jour, qu’elles cadrent avec les récents changements apportés aux politiques par SCT (par exemple, la Directive sur la gestion de l’approvisionnement) et qu’elles répondent aux besoins des autorités contractantes et des propriétaires d’entreprises. »

Documents de demande de soumissions

Les documents de demande de soumissions étaient complets dans la plupart des cas; toutefois, plusieurs possibilités d’amélioration ont été relevées en ce qui concerne les instructions aux soumissionnaires, les méthodes d'approvisionnement et les communications durant la période de soumission.

30. Dans 35 des 39 dossiers examinés, les documents de demande de soumissions comprenaient des descriptions claires et complètes de l'exigence qui favorisent la transparence du processus d’approvisionnement. Dans 37 des 39 dossiers examinés, les demandes de soumissions étaient ouvertes au nombre approprié de fournisseurs. Certaines occasions d’amélioration ont été soulevées en ce qui concerne la conception et l'exécution du processus de demande de soumission, notamment en ce qui a trait aux instructions de présentation et aux communications avec les fournisseurs. D’autres renseignements sur ces dossiers sont présentés plus bas.

31. Dans 6 dossiers, les instructions de présentation manquaient de clarté. Par exemple :

  1. Dans un cas, les dates de début et de clôture de la demande de soumissions dans le document de DP ne cadraient pas avec les renseignements publiés sur le site Achatsetventes (le service électronique d’appels d’offres du gouvernement). Sur la page Achatsetventes, il était indiqué que la période de demandes de soumissions commençait le 20 mars 2020 et qu'elle se terminait le 28 avril 2020. Toutefois, dans le document de DP publié sur la plateforme, il était indiqué que cette période commençait le 9 mars 2020 et se terminait le 17 avril 2020. Il est essentiel que ces dates soient identiques afin d’éviter toute confusion chez les soumissionnaires potentiels et prévenir des problèmes évitables de non-conformité.
  2. Dans une autre demande de soumissions, les instructions indiquaient qu’une copie physique des soumissions devait être fournie. L’autorité contractante a répété à un fournisseur que les soumissions ne pouvaient être envoyées par courriel. Toutefois, dans la même journée, l’autorité contractante a indiqué par courriel au même fournisseur que les soumissions électroniques seraient acceptées. Une modification officielle a été publiée, mais tous les soumissionnaires potentiels auraient dû être avisés de la possibilité d’envoyer des demandes de soumissions par courriel. Cette omission a suscité des enjeux en matière d’équité, car certains fournisseurs auraient peut-être soumissionné s'ils avaient été au courant de la possibilité de présenter une soumission électronique, car cette façon de procéder est plus simple que la présentation d’une copie physique.

32. En outre, la durée de la période de demande de soumissions était correcte dans tous les dossiers, sauf 3. Par exemple, dans 1 dossier de réservation de chambres d’hôtel soumis aux exigences de l'Accord sur les marchés publics de l'organisation mondiale du commerce (AMP-OMC), (WTO-AGP), SCC a réduit l’étape de la demande de soumissions pour qu’elle dure 22 jours au lieu des 40 jours obligatoires. Dans 1 dossier pour la location de 5 remorques réfrigérées pour l’entreposage de nourriture datant du début de la pandémie de COVID-19, la DP a été ouverte pendant moins d’un jour ouvrable. Elle a été envoyée à des soumissionnaires potentiels à 8 h 47 le 27 mars 2020, et la date de clôture était le même jour à 14 h.

33. Dans 1 dossier pour les services d’un spécialiste en gestion des risques, SCC a utilisé l’outil d'approvisionnement des Services professionnels centrés sur les tâches (SPTS) et les AMAs, plus particulièrement le volet 3.6, spécialiste en gestion des risques. Durant l’examen, le BOA a déterminé que la demande de soumissions faisait un usage inapproprié du SPTS AMAs , car l'exigence dans son ensemble ne cadrait pas à la catégorie ou au volet, ou ne semblait pas y correspondre. Conformément à cette catégorie, certaines tâches comprennent (sans s’y limiter), l’évaluation des risques et des pertes potentielles, la détermination des risques liés au projet et à l’approvisionnement, l’examen et la vérification des demandes, etc. Dans ce dossier, la ressource proposée devait être un ingénieur professionnel et un vérificateur environnemental (O1) et posséder de l’expérience dans le domaine de l'eau potable et des eaux usées dans un établissement correctionnel (O3), a rédigé des procédures opérationnelles normalisées, y compris des procédures d’exploitation et d’entretien d'au moins 5 systèmes de traitement des eaux et des eaux usées, (O4), etc. L’omission d’utiliser l’arrangement en matière d’approvisionnement approprié et les volets appropriés pourrait avoir eu une incidence sur l’ouverture du processus d'approvisionnement, car des fournisseurs admissibles pourraient ne pas avoir été au courant de la possibilité de soumissionner.

Communication avec les fournisseurs

34. L’article 2 de la Politique des marchés du Conseil du Trésor (PMCT) stipule que : « Les marchés publics doivent être organisés de façon prudente et intègre, et ils doivent: a. résister à l’examen du public au chapitre de la prudence et de l’intégrité, faciliter l’accès, encourager la concurrence et constituer une dépense équitable de fonds publics. » L’article 12.3.1 de la PMCT stipule aussi que : « Les dossiers des achats doivent être établis et structurés de manière à faciliter la surveillance au moyen d’une piste de vérification complète qui renferme des détails au sujet des marchés liés aux décisions et aux communications pertinentes… »

35. Ces principes s’appliquent à tous les aspects du processus d’approvisionnement, y compris aux interactions avec les fournisseurs. De plus, en ce qui concerne les marchés visés par l’Accord de libre-échange canadien et l’AMP-OMC, la section 12.3.2 de la PMCT exige des autorités contractantes qu’elles veillent à ce que toutes les communications avec les soumissionnaires soient étayées par des documents et des dossiers complets afin de démontrer que le processus d’approvisionnement a été mené conformément aux accords. Tout renseignement important fourni par une autorité contractante à un fournisseur relativement à un processus d’approvisionnement donné doit également être communiqué simultanément à tous les autres fournisseurs intéressés.

36. Parmi les 39 dossiers examinés, à l’exception des 3 dossiers de commandes subséquentes en vertu d’offres à commandes, 24 dossiers comprenaient des communications (c’est-à-dire des questions et des réponses) avec les fournisseurs pendant la période de demande de soumissions. Dans 18 dossiers, les communications étaient appropriées et elles ont favorisé la préparation de soumissions recevables. Toutefois, dans 6 dossiers, les communications avec les fournisseurs n’ont pas appuyé la préparation des soumissions recevables. En voici quelques exemples :

37. Dans 3 dossiers, des soumissionnaires potentiels n’avaient pas accès aux mêmes renseignements au même moment après avoir posé leur question durant la période de soumission.

  1. Dans 1 dossier, un document de questions et réponses a permis de répondre à 7 questions, mais il n’a pas été publié dans Achatsetventes même si la demande de soumissions était encore ouverte à tous les fournisseurs. Il semble que la modification a été communiquée directement à seulement un fournisseur. Ce document fournissait des réponses à plusieurs questions destinées à obtenir des éclaircissements sur la façon de répondre aux critères cotés et aux critères obligatoires (par exemple, exigences en matière de sécurité, nombre de mots, types de demandes, etc.).
  2. Dans 1 dossier, le BOA a été en mesure de prouver qu’au moins 16 questions posées durant la période de demande de soumissions n’ont pas été publiées dans un document de questions et réponses par SCC aux fins de réponse. Les réponses à certaines questions ont été envoyées directement par courriel au fournisseur, tandis que d’autres questions sont restées sans réponse. On ne sait pas pourquoi aucun document de questions et réponses n’a été publié.
  3. Dans 1 dossier, SCC a publié une modification dans le document de questions et réponses et l’a communiquée à tous les soumissionnaires, mais une question de suivi, à savoir s’il y avait ou non un titulaire, a fait l’objet d’une réponse adressée directement par courriel au seul soumissionnaire qui l’a posée.

38. Afin de garantir l’équité du processus et éviter toute perception de favoritisme, tous les fournisseurs potentiels doivent avoir accès aux mêmes informations et aux réponses aux questions au même moment. Dans les exemples susmentionnés, les renseignements auraient pu avoir été pertinents et utiles aux autres soumissionnaires potentiels lors de la préparation de leurs offres, ou pour décider de soumettre ou non une offre.

Communications lors de l’utilisation des méthodes d’approvisionnement de Services publics et Approvisionnement Canada

39. Lorsque les méthodes d’approvisionnement de SPAC sont utilisées, comme les services professionnels de soutien à la vérification (SPSV) ou les arrangements en matière d’approvisionnement de Services professionnels centrés sur les tâches et les solutions, certaines procédures doivent être suivies, comme la nécessité d’effectuer des recherches dans le Portail électronique des services professionnels centralisés pour cerner les fournisseurs qualifiés qui doivent recevoir une invitation. Dans 1 dossier pour un membre du comité de mesure du rendement et d’évaluation où SCC devait être utilisé pour cerner les fournisseurs qualifiés qui devaient recevoir une invitation, le dossier du marché ne comportait pas suffisamment de preuves démontrant que des recherches avaient été effectuées pour cerner les 15 fournisseurs. Le soumissionnaire retenu ne faisait pas partie des 15 soumissionnaires qui ont été invités à participer en fonction de cette exigence. On ne sait pas exactement comment le soumissionnaire retenu a reçu les documents de demande de soumissions, car le BOA n’a pas été en mesure de trouver de courriels ou de correspondance sur ce dossier où le fournisseur retenu avait demandé les documents ou d’obtenir des renseignements sur le moment où SCC lui aurait envoyé. Cela aurait dû être consigné dans le dossier afin de protéger la transparence et l’intégrité du processus d’approvisionnement.

Recommandation 2

SCC devrait renforcer ses politiques et procédures nationales pour que tous les renseignements pertinents soient communiqués aux fournisseurs de façon transparente et simultanée et que toutes les communications avec les fournisseurs soient consignées de façon adéquate.

Recommandation 3

Pour les demandes de soumissions effectuées au moyen d’arrangements en matière d’approvisionnement établis par SPAC, SCC devrait prendre soin de respecter les documents de demande de soumissions et les processus établis dans ces méthodes d’approvisionnement et assurer l’application des volets et catégories appropriés.

Secteur d’intérêt 3 : Déterminer si l’évaluation des soumissions et l’attribution du marché ont été effectuées conformément à la demande de soumissions

40. Afin d’assurer l’équité et la transparence des processus d’évaluation, l'article 10.7.27 de la PMCT exige que les critères d’évaluation et l’importance accordée à chacun d’eux soient établis à l’avance et rigoureusement respectés et appliqués à tous les soumissionnaires de façon équitable.

41. Dans les 39 processus d’appel d’offres concurrentiels examinés :

  • 31 dossiers nécessitaient une évaluation technique qui a mené à l'attribution du contrat
  • 5 contrats ont été attribués uniquement en fonction du prix (aucune évaluation technique n’a été effectuée)
  • 3 contrats étaient des commandes subséquentes à des offres à commandes et ne nécessitaient aucune évaluation

42. Les 31 dossiers qui comprenaient une évaluation technique ont été examinés afin de déterminer si un processus avait été établi pour assurer l’uniformité de l’évaluation des soumissions et si l’évaluation des soumissions avait été effectuée conformément à l’approche prévue. Tous les 39 dossiers ont été examinés pour déterminer s’ils étaient documentés de manière appropriée.

Évaluation des soumissions

Des incohérences dans l’évaluation des soumissions et des écarts par rapport à l’approche prévue ont été constatés et dans plusieurs cas, aucun dossier d’évaluation ne figurait au dossier.

43. Dans 5 des 36 dossiers, SCC n’a pas été en mesure de fournir des dossiers d’évaluation. Dans 3 de ces dossiers, SCC a indiqué qu’il n’y avait aucun résultat d'évaluation, car les processus de demande de soumissions et les évaluations ont eu lieu au début de la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait avoir contribué à l’absence de documents. Dans les 2 autres dossiers, SCC n'a fourni aucune réponse expliquant l’absence de dossiers d’évaluation. En raison de l’absence de ces documents essentiels, le BOA ne peut vérifier si SCC a évalué de façon adéquate ces soumissions et SCC ne peut démontrer que le contrat a été correctement attribué, ce qui remet en cause l’intégrité du processus d’approvisionnement.

44. Dans 4 dossiers où les dossiers d’évaluation étaient disponibles, la grille d’évaluation utilisée par les évaluateurs n’était pas identique aux critères mentionnés dans le document de demande de soumissions. Par exemple, un appel d’offres relatif à des services de médecin comprenait 2 critères obligatoires et 9 critères cotés, mais il n’y a aucun dossier sur les critères cotés évalués. Les évaluations du dossier du contrat portaient seulement les critères obligatoires, alors le BOA ne peut déterminer si la soumission exclusive était conforme et si la méthode de sélection a été respectée. La valeur de ce contrat était 1 400 000 $. Une observation similaire a été faite dans un autre dossier de services de gestion des risques, où un critère obligatoire (O5) était absent de la grille d’évaluation. Pour cette raison, il n’y avait aucune preuve démontrant que le fournisseur unique répondait au critère dans le dossier.

45. Dans un dossier pour des services de déneigement, les 5 soumissions reçues n'ont pas été évaluées à la lumière des critères obligatoires de la DP. Comme il est indiqué dans le tableau ci-dessous, la DP comprenait les critères d’évaluation dans la colonne de gauche. La colonne de droite comprenait les critères d’évaluation qui ont été appliqués à chaque proposition. Par exemple, le soumissionnaire devait prouver qu’il possédait au moins 5 années d’expérience en déneigement et en déglaçage, mais cet élément n’a pas été évalué par SCC dans ses grilles d’évaluation.

Tableau 1 : Critères d’évaluation inclus dans les demandes de propositions et critères d’évaluation utilisés par les évaluateurs au Service correctionnel du Canada
Critères d’évaluation dans les demandes de propositions Critères d’évaluation utilisés par la grille d’évaluation
O1 : Le soumissionnaire doit fournir une preuve qu’il a un compte en règle dans la province applicable.
Commission des accidents du travail/Commission.
O1 : Le soumissionnaire doit fournir une preuve qu’il a un compte en règle à la Commission des accidents du travail/Commission.
S.O. O2 : Liste d’équipement pour les activités de déneigement. Cette liste devrait comprendre une description de l’équipement, comme l’année, le modèle, la taille ou les capacités et les outils connexes.
O2 : Fournir une copie de l’assurance responsabilité civile générale de la compagnie. O3 : Fournir une copie de l’assurance responsabilité civile générale de la compagnie.

O3 : Le soumissionnaire doit avoir au moins 5 années d'expérience de la prestation de services de déneigement et de déglaçage.

Les soumissionnaires doivent fournir les renseignements détaillés suivants sur la façon dont l’expérience a été obtenue :

  1. Le nom et les coordonnées du client actuel.
  2. Le nombre total d’années d’expérience dans la prestation des services mentionnés ci-dessus.
  3. Des détails au sujet des travaux effectués par la ressource proposée dans le cadre des tâches, y compris les réalisations attendues.
S.O.

46. Les évaluations qui ne sont pas effectuées de façon cohérente et de la façon prévue dans la demande de soumissions remettent en cause l’intégrité du processus d’approvisionnement. Le non-respect des critères d’évaluation énumérés dans la demande de soumissions expose SCC au risque que certaines ambiguïtés dans le processus de sélection entrainent une mauvaise attribution du contrat. Il y a également un risque que des soumissionnaires potentiels décident de soumissionner ou non en fonction de renseignements inexacts compris dans la demande de soumissions, même s’ils ne sont pas reportés dans l’étape d’évaluation du processus. Cela signifie également que SCC pourrait ne pas être en mesure de défendre et d’expliquer ses décisions et actions et de prouver qu’elles ont été effectuées conformément aux lois, règlements et politiques en vigueur.

Les instructions et les lignes directrices ne sont pas fréquemment utilisées

47. En ce qui concerne l’évaluation des soumissions, une bonne pratique consiste à fournir des instructions d’évaluation à chaque membre de l’équipe d’évaluation et de demander à chacun d’entre eux de signer un document de reconnaissance de leurs responsabilités en matière de protection de la confidentialité et de l’intégrité du processus certifiant qu’il n’y a aucun conflit d’intérêts découlant de leur participation à titre d’évaluateur.

48. Dans 26 dossiers, le BOA a été incapable de trouver des preuves démontrant que le plan d’évaluation ou les instructions pour l’évaluation des soumissions ont été fournis aux évaluateurs ou de trouver des formulaires sur les conflits d’intérêts signés. Tout au long de l’examen, le BOA a observé que l’approche utilisée pour fournir un plan d’évaluation ou des instructions aux membres de l’équipe d’évaluation variait d’une région à l’autre. Durant l’examen, SCC a précisé au BOA qu’il n’y avait aucune politique en place en ce qui concerne la prestation d’instructions aux évaluateurs. Les autorités contractantes de la Direction des services de contrats et de gestion du matériel ont communiqué le plan d’évaluation aux propriétaires d’entreprise lorsqu’elles ont obtenu l’approbation des documents de demande de soumissions, y compris le plan d’évaluation du responsable pertinent, avec la publication.

49. Les pratiques d’évaluation énoncées ci-dessus démontrent que SCC n’a pas mis en place la supervision et les mécanismes nécessaires pour s'assurer que les évaluations étaient effectuées conformément à l’approche prévue, qu’elles étaient consignées de façon appropriée afin d’appuyer la transparence du processus d’attribution de contrat et que les conflits d’intérêts étaient évités.

50. En outre, dans 2 dossiers où des évaluations étaient présentes, le BOA a été incapable de confirmer l’identité des évaluateurs, car leurs signatures étaient illisibles et elles n’étaient pas accompagnées de leur nom en lettres moulées. S’il y avait eu d’autres documents au dossier, comme des lignes directrices sur l’évaluation signées, le BOA aurait été en position de valider les signatures.

Recommandation 4

SCC devrait renforcer ses politiques et ses procédures nationales pour que 1) tous les évaluateurs reçoivent les instructions d’évaluation et que 2) les évaluateurs confirment qu’ils ne se trouvent pas en situation de conflit d’intérêts avant d’obtenir les documents d’appel d’offres et de participer au processus d’évaluation.

Accepter les soumissions non conformes

51. Des dossiers d’évaluation étaient disponibles dans 31 dossiers. Dans 5 de ces dossiers, des soumissions non conformes ont été acceptées et un contrat a été attribué à un soumissionnaire non conforme. Voici quelques exemples :

  1. Dans 3 dossiers, SCC a évalué qu’un critère obligatoire donné était respecté même si les documents nécessaires pour valider cette conclusion n’avaient pas été fournis.
    1. Dans 1 dossier pour des services de réparation de petits appareils électroménagers, le premier critère obligatoire indiquait que les soumissionnaires : « Doivent fournir une copie de la certification ou du permis nécessaire pour effectuer ce type de travail, par exemple, permis de réparation de systèmes de réfrigération, certificat de réparation d'appareils ménagers. » Pour répondre à ce critère, le soumissionnaire retenu a soumis une photocopie du certificat du ministère de l'Environnement de la Nouvelle-Écosse qui indique ce qui suit : « [nom] a terminé avec succès un cours de sensibilisation environnementale approuvé sur le contrôle des émissions de substances appauvrissant la couche d'ozone dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation  ». Ce certificat ne semble pas répondre aux exigences du critère et il devrait être jugé non conforme.
    2. Dans 1 dossier pour les essais de débit d’appareils respiratoires autonomes, les trois (3) soumissions reçues ont été jugées conformes. Toutefois, il semble que 2 des 3 soumissions (y compris la soumission retenue) auraient dû être jugées non conformes. Dans l’appel d’offres, l’O3 exigeait « une lettre de confirmation de MSA indiquant que la compagnie a été jugée compétente pour effectuer l’inspection et la mise à l’essai requises. Une liste des membres du personnel qualifiés doit être fournie ». En ce qui concerne le soumissionnaire retenu, il n’a pas fourni la liste des membres du personnel qualifiés. Il a plutôt fourni la lettre sur la compagnie.
    3. Dans 1 dossier pour un technicien en radiologie, le soumissionnaire devait fournir une preuve d’adhésion et une lettre d’attestation de l'observation de la Nova Scotia Association of Medical Radiation Technologists ainsi qu’une copie de son diplôme démontrant qu’il a obtenu son diplôme d’un programme reconnu en technologie de radiation médicale. Le soumissionnaire retenu (seule soumission reçue et le seul à avoir soumissionné) n’avait soumis aucun de ces documents au moment de la clôture des soumissions (ils ont été soumis plus tard). Ce fait a été souligné par les évaluateurs lors de l’évaluation de la soumission, mais SCC a tout de même attribué le contrat à un fournisseur non conforme.
  2. Les documents de demande de soumissions de SCC indiquent habituellement que les soumissions doivent être uniquement transmises à SCC à l’adresse indiquée à la page 1 de la demande de propositions, au plus tard à la date et à l’heure indiquées à cette même page. Toutefois, dans 2 dossiers, SCC a accepté des soumissions même si les soumissionnaires n’avaient pas respecté les instructions de présentation des soumissions.
    1. Dans 1 dossier pour des évaluations des risques psychologiques, des courriels au dossier indiquaient que le soumissionnaire retenu (seule soumission reçue et le seul à avoir soumissionné) a soumis sa trousse de soumission le 5 mai 2020, soit après la date de clôture du 17 avril 2020. La BOA n’a trouvé aucune modification au dossier du marché dans Achatsetventes qui aurait confirmé une prolongation de la période de demande de soumissions. La soumission aurait dû être jugée non conforme, car elle a été soumise en retard.
    2. Dans 1 dossier pour des systèmes d'alarme et de sécurité, la DP indiquait que les soumissions devaient être envoyées à une adresse physique précise, mais la compagnie retenue a présenté sa soumission par courriel. Le Tribunal canadien du commerce extérieur a conclu qu’« il est bien établi qu’il incombe au soumissionnaire de démontrer qu’il satisfait à toutes les conditions essentielles d’une demande de soumissions, ce qui comprend la marche à suivre pour la présentation d’une soumission ». En outre, « il incombait à [le soumissionnaire] de faire preuve de diligence raisonnable lors de la préparation et la remise de sa soumission afin de veiller à ce qu’elle respecte et soit conforme à toutes les instructions de la DP ».

52. SCC aurait dû conclure que les 5 soumissions décrites ci-dessus étaient non conformes. Le fait d’accepter des soumissions non conformes pose problème, car cela pourrait aboutir à l'attribution de contrats à des soumissionnaires non conformes par SCC, ce qui compromet l’intégrité et l’équité générale du processus d’approvisionnement.

Recommandation 5

SCC devrait mettre en œuvre des mécanismes de supervision et d’examen appropriés pour s’assurer que les évaluations soient réalisées conformément à l’approche prévue et que les contrats ou les offres à commandes ne soient pas attribués ou émis à des soumissionnaires non conformes.

Des lettres de refus ont été présentées dans tous les cas applicables

53. Une fois le processus de demande de soumissions terminé et les soumissions évaluées, SCC informe les soumissionnaires des résultats de l’évaluation au moyen d’une lettre de refus les informant qu’ils n’ont pas été retenus ou d’une lettre d’adjudication informant le soumissionnaire que le contrat lui a été octroyé.

54. Des lettres de refus sont envoyées aux soumissionnaires non retenus et sont censées expliquer pourquoi leurs soumissions n’ont pas été sélectionnées. C’est un outil important qui alerte les soumissionnaires que le contrat a été attribué à un compétiteur dans l’éventualité où ils désireraient demander des explications détaillées au ministère contractant ou se prévaloir des mécanismes de recours en place tels que le BOA ou le Tribunal canadien du commerce extérieur.

55. Parmi les 22 processus de demande applicables examinés au cadre desquels plus d’une soumission a été reçue, tous les dossiers comprenaient des preuves indiquant que les soumissionnaires non retenus avaient été avisés du résultat de l’évaluation. Cela prouve que SCC reconnaît l’importance de faire preuve d’ouverture et de transparence auprès de tous les soumissionnaires ainsi que l’importance de fournir des explications. Lorsqu’elles ont été envoyées, les lettres de refus fournissaient une explication détaillée des raisons pour lesquelles le soumissionnaire n’avait pas obtenu le contrat, les résultats de l’évaluation technique ainsi que la note globale du soumissionnaire retenu.

Documentation du dossier et structure du dossier

56. La section 12.3.1 de la PMCT exige que les dossiers d’approvisionnement facilitent la surveillance de la direction avec une piste de vérification complète qui renferme des détails au sujet des marchés liés aux décisions et aux communications pertinentes, y compris l’identification des fonctionnaires et des autorités approuvant les marchés. L’obligation de veiller à ce que les documents de dossier soient adéquats s’étend aux mesures prises pendant la période de demande de soumissions, d’évaluation des soumissions et durant le traitement général des dossiers d’approvisionnement.

57. Par conséquent, la documentation des dossiers a été examinée pour déterminer si le dossier renfermait une piste de vérification complète en vue d’appuyer une prise de décisions cohérente et transparente. Comme il a été mentionné précédemment dans ce rapport, le BOA a été incapable de trouver de plan d’évaluation, d’instructions sur la façon d’évaluer les soumissions ou de formulaire en cas de conflits d’intérêts signé. En outre, certains documents essentiels manquaient dans 14 de ces 26 dossiers, y compris de la correspondance avec des soumissionnaires potentiels ou des évaluations d’offres. Le BOA reconnaît que la capacité de SCC à accéder à des dossiers imprimés a été touchée par les fermetures de bureaux découlant de la pandémie de COVID-19 et que certains documents manquants sont disponibles dans les bureaux régionaux de SCC concernés.

58. Des dossiers d’approvisionnement incomplets ont donné lieu à des mesures d’approvisionnement mal soutenues qui risquent de compromettre l’intégrité, l’équité et la transparence du processus d’approvisionnement. La tenue de dossiers d’évaluation complets et détaillés est essentielle pour démontrer que les critères d’évaluation ont été appliqués de manière égale à toutes les soumissions concurrentes et que l’approvisionnement a été effectué conformément aux obligations de SCC aux termes des accords commerciaux applicables, de la Loi sur la gestion des finances publiques et de ses règlements et de la PMCT. De plus, le fait de ne pas tenir des dossiers complets expose SCC au risque de ne pas pouvoir défendre les contestations du processus d’approvisionnement.

59. Le BOA tient à souligner que même s’il y avait des documents essentiels manquants dans 26 dossiers d’approvisionnement, la méthode utilisée pour transférer l’ensemble des dossiers était efficace et bien organisée. Même s’il s'agissait d’activités d’approvisionnement décentralisées, chaque dossier (peu importe la région visée) qui était transféré au BOA suivait la même logique et possédait la même structure, ce qui a rendu les documents essentiels facilement repérables aux fins d’examen.

IV. Simplification

60. Le BOA reçoit régulièrement des commentaires des entreprises canadiennes et des fonctionnaires fédéraux indiquant que le processus de passation de marchés est inutilement complexe. En examinant les pratiques d’approvisionnement de SCC, le BOA a cherché à cerner les possibilités d’alléger les fardeaux administratifs inutiles imposés aux soumissionnaires et aux responsables fédéraux de l’approvisionnement, et à attirer l’attention sur les bonnes pratiques pour simplifier le processus d’approvisionnement.

Documents d’approvisionnement normalisés

61. SCC a systématiquement utilisé selon le cas les documents d’approvisionnement normalisés qui font référence au Guide des clauses et des conditions uniformisées d’achat (CCUA). Cette bonne pratique contribue à la simplification en assurant la cohérence et l’uniformité des processus d’approvisionnement. L’utilisation de documents et de processus normalisés permet de réduire le coût des appels d’offres pour les fournisseurs et pourrait faire baisser les prix pour les ministères.

Recours à des options assorties aux marchés

62. Dans les dossiers examinés, SCC a souvent inclus dans les demandes de soumissions des options permettant de prolonger la période initiale du marché pour les services ou d’ajouter des quantités supplémentaires pour les marchés de biens. La prise en considération des options a été effectuée durant la phase de planification de l’approvisionnement et figurait dans les listes de contrôle précontractuelles de l’approvisionnement et des marchés de SCC. L’inclusion d’options dans les marchés, le cas échéant, favorise la simplification des marchés publics en réduisant le nombre de processus de demande de soumissions et, par conséquent, réduit les coûts pour le gouvernement et les fournisseurs. Cette pratique permet aux ministères de continuer à travailler avec des fournisseurs performants, tout en étant transparents en ce qui a trait à la quantité et à la valeur du travail associé à un marché lors du processus initial d’appel d’offres.

Occasion de réduire la quantité excessive de critères obligatoires

63. Dans 1 dossier en vertu d’un arrangement en matière d’approvisionnement des Services professionnels en informatique centrés sur les tâches (SPICT), une demande de soumissions comprenait 25 critères obligatoires et 21 critères cotés qui exigeaient tous de fournir des projets précis, des dates, des tâches, etc. Cela représentait environ de 5 à 6 exigences obligatoires par ressources ainsi qu’une quantité importante de travail de la part des soumissionnaires pour préparer une soumission recevable. Ces critères ont peut-être limité le nombre de soumissionnaires, comme en témoigne le processus d’appel d’offres, dans le cadre duquel une seule soumission a été présentée. La soumission technique présentée comptait 456 pages.

V. Autres observations

Contrat à fournisseur unique

64. Dans 1 dossier pour des services dentaires, une DP a été envoyée à deux fournisseurs potentiels. Aucune soumission n’a été présentée suite à cette demande. Lorsque SCC a envoyé à nouveau cette demande peu de temps après, il semble qu’il avait un fournisseur privilégié, car c’est à lui seul (le titulaire) que la demande de soumissions a été envoyée. Les dates de soumission ont également été modifiées plusieurs fois sur plusieurs mois afin de favoriser la réception d’une soumission de la part de ce fournisseur. Dès la réception de la soumission, SCC a attribué le contrat au soumissionnaire sans d’abord évaluer sa soumission. Lorsque cette omission de procéder à une évaluation a été portée à l’attention de SCC, le Ministère a indiqué qu’il s'agissait d’un oubli. Le BOA reconnaît qu’il est difficile d’obtenir et de fournir des services de santé dans certaines régions éloignées où se situent les institutions, mais cela ne l’emporte pas sur les obligations en matière d’équité, d’ouverture et de transparence du processus d’approvisionnement, qui doit suivre les règles établies lors de l’attribution d'un contrat à fournisseur exclusif.

Divulgation proactive des contrats

65. Le BOA a cerné trois cas où des coordonnées publiées dans Divulgation proactive étaient erronées. Dans 2 dossiers, SCC a indiqué à tort que les contrats avaient été attribués dans le cadre d’un processus concurrentiel et dans 1 autre cas, les coordonnées pertinentes ne pouvaient être repérées sur le site Web.

VI. Conclusion

66. Les pratiques d’approvisionnement de SCC relatives aux plans d’évaluation et de sélection, à la demande de soumissions ainsi qu’à l’évaluation des soumissions et à l’attribution des marchés ont été évaluées en fonction de leur conformité aux accords commerciaux nationaux et internationaux, de la Loi sur la gestion des finances publiques et des règlements pris en vertu de celle-ci, de la PMCT, des lignes directrices ministérielles, et pour déterminer si elles appuyaient les principes d’équité, d’ouverture et de transparence.

67. En ce qui concerne le SI 1, le BOA a déterminé que les critères obligatoires étaient pour la plupart pas trop restrictifs et qu’ils correspondaient aux besoins. Toutefois, certains dossiers ne définissaient pas les critères obligatoires de façon claire, précise et mesurable. Les critères cotés et les grilles de notation n’étaient pas trop restrictifs, étaient appropriés à l’exigence et reflétaient l’importance relative des critères. Dans presque tous les dossiers évalués, la méthode de sélection était clairement communiquée dans la demande de soumissions et elle correspondait au besoin.

68. En ce qui concerne le SI 2, le BOA a déterminé que les documents de demande de soumissions étaient complets dans la plupart des cas; cependant, plusieurs problèmes ont été relevés où les instructions pour présenter des soumissions n’étaient pas fournies. Malgré des exceptions, la plupart des demandes de soumissions étaient ouvertes à un nombre approprié de soumissionnaires et respectaient les périodes de soumission requises. La plupart des communications avec les fournisseurs étaient appropriées et appuyaient la préparation de soumissions recevables; cependant, certaines communications soulevaient des questions en matière d’équité, car des réponses étaient fournies à certains soumissionnaires potentiels, mais pas à d’autres. Le BOA a également observé des lacunes dans le cadre d’arrangements en matière d’approvisionnement établis par SPAC. SCC a des comités de révision des contrats ainsi que diverses directives, politiques, documents d'orientation et cours de formation qui sont en place pour favoriser des approvisionnements équitables, ouverts et transparents.

69. En ce qui concerne le SI 3, le BOA a constaté des lacunes considérables dans les évaluations des soumissions et la documentation des dossiers. Des incohérences dans l’évaluation des soumissions et des écarts par rapport à l’approche prévue ont été constatés dans plusieurs dossiers, y compris des cas où des soumissionnaires auraient dû être disqualifiés et d'autres cas où des contrats ont été attribués à des soumissionnaires non conformes. La documentation des dossiers s’est aussi révélée incomplète en ce qui concerne notamment les guides d’évaluation et les déclarations en situation de conflit d’intérêts, car plusieurs dossiers ne comprenaient pas les documents d’évaluation comme les demandes de soumission, la correspondance avec les soumissionnaires potentiels, les soumissions ainsi que l’accusé de réception des soumissions. Cela réduit la capacité de SCC à démontrer la bonne intendance des ressources de l’État ou le fait que les approvisionnements ont été attribués de manière équitable, ouverte et transparente.

70. Le BOA a recensé de bonnes pratiques pour simplifier le processus d’approvisionnement, notamment l’utilisation de documents d’approvisionnement normalisés et l’ajout d’années d’option dans la plupart des contrats. Une possibilité de simplification a aussi été relevée dans le domaine de la réduction du nombre de critères obligatoires et cotés et 2 autres observations ont été formulées dans le cadre de l’analyse des SI du présent examen en ce qui a trait à des lacunes cernées dans 1 contrat pour des services dentaires et 3 enjeux liés à la divulgation proactive des contrats.

71. Pour régler les problèmes cernés, le BOA a formulé cinq recommandations. Ces recommandations sont présentées à l’annexe I du présent rapport. Le BOA effectuera un examen de suivi dans deux ans pour évaluer la mise en œuvre du plan d’action de SCC pour donner suite à ces recommandations.

VII. Réponse de l’organisation

72. Conformément à l’article 5 du Règlement concernant l’ombudsman de l’approvisionnement, l’ombudsman de l’approvisionnement a donné à SCC l’occasion de commenter les recommandations proposées dans le cadre du présent examen et les raisons de celles-ci. SCC a également eu l’occasion de commenter les conclusions de l’examen, et bon nombre de ces commentaires ont été pris en considération et intégrés à la version finale du rapport.

73. Le SCC est d’accord avec les recommandations contenues dans le présent rapport et reconnait l’importance de pratiques d’approvisionnement rigoureuses et bien documentées comme facteur essentiel à l’exécution de son mandat. Les commentaires du BOA constitueront un outil précieux dans l’approche continue du SCC pour améliorer ses processus et renforcer sa structure organisationnelle. Le SCC tiendra compte de ces recommandations conformément au plan d’action fourni à l’Annexe I du rapport et s’engage à continuer de s’assurer que ses pratiques d’approvisionnement soutiennent les principes d’équité, d’ouverture et de transparence. Le SCC remercie le BOA et l’équipe d’examen de leur rigueur et du professionnalisme dont ils ont fait preuve au cours de l’examen.

VIII. Reconnaissance

74. Le BOA souhaite exprimer sa gratitude au personnel de la Direction des services de contrats et de gestion du matériel de SCC pour l’aide et la coopération qu’il a accordées aux examinateurs pendant cette évaluation.

Alexander Jeglic
Ombudsman de l’approvisionnement

Annexe I. Réponse de l’organisation et plan d’action

Examen des pratiques d’approvisionnement relatives aux plans d’évaluation et de sélection, à la demande de soumissions, à l’évaluation des offres et à l’attribution des contrats du Service correctionnel du Canada.

Tableau 2 : Résumé des recommandations et réponses
Numéro Recommandation Réponse de Service correctionnel du Canada et plan d’action Calendrier de mise en œuvre
1 SCC devrait établir un processus de contrôle de la qualité pour s’assurer que les critères obligatoires sont adéquatement définis, communiqués de façon claire, précise et mesurable, pas trop restrictifs et conformes au besoin. Le SCC accepte la présente recommandation. Le SCC examinera ses procédures et mettra en œuvre un processus d’examen par les pairs/de contrôle de la qualité national, par l’intermédiaire des gestionnaires des Services de contrats et de gestion du matériel ou par un examinateur indépendant, afin de renforcer le processus de contrôle de la qualité. Les nouveaux processus et exigences seront élaborés et communiqués. Le SCC examinera sa structure et ses processus de surveillance régionale pour rechercher des domaines d’amélioration afin de renforcer la surveillance nationale des agents régionaux de négociation des marchés. Les mises à jour et les nouveaux processus seront élaborés et communiqués comme indiqué dans notre réponse à la recommandation 5. 30 septembre 2023
2 SCC devrait renforcer ses politiques et procédures nationales pour s’assurer que tous les renseignements pertinents soient communiqués à l’ensemble des fournisseurs de façon transparente et simultanée et que toutes les communications avec les fournisseurs soient adéquatement consignées. Le SCC accepte la présente recommandation. Le SCC examinera ses politiques, procédures, directives et documents de formation pour évaluer les domaines d’amélioration afin de s’assurer que les rôles et responsabilités liés aux communications avec les prestataires au cours d’un processus de demande de soumissions sont clairs. Les mises à jour ou nouveaux instruments politiques seront élaborés et communiqués. 30 avril 2023
3 SCC devrait s'assurer que les demandes de soumissions effectuées au moyen d’AMA de SPAC sont conformes aux documents d’appel d’offres et aux exigences liées au processus établies dans ces méthodes d’approvisionnement et que les volets et les catégories appropriés sont utilisés. Le SCC accepte la présente recommandation. Le SCC examinera sa liste de vérification de négociation des marchés pour les agents de négociation afin de repérer les domaines d’amélioration et intégrera une partie sur la passation de marchés par rapport aux arrangements en matière d’approvisionnement pour s’assurer que les documents exigés sont versés au dossier. Les mises à jour seront élaborées et communiquées. 28 février 2023
4 SCC devrait renforcer ses politiques et ses procédures nationales afin de s’assurer que 1) tous les évaluateurs reçoivent les instructions d’évaluation et que 2) les évaluateurs déterminent et confirment qu'ils ne se trouvent pas en situation de conflit d’intérêts avant d'obtenir les documents de demande de soumissions et de participer au processus d’évaluation. Le SCC a déjà renforcé ses procédures d’évaluation avec l’élaboration et la mise en œuvre de lignes directrices sur l’évaluation, qui comprenaient un formulaire de déclaration des conflits d’intérêts et des modèles de grille pour s’assurer que les évaluateurs ont été informés des directives et exigences. Achevé
Août 2022
5 Le SCC devrait mettre en œuvre des mécanismes de supervision et d’examen appropriés pour s’assurer que les évaluations soient réalisées conformément à l’approche prévue et que les contrats ou les offres à commandes ne soient pas attribués ou émis à des soumissionnaires non conformes. Le SCC accepte la présente recommandation et reconnait l’importance de mettre en place des mécanismes appropriés de supervision et d’examen. Comme indiqué dans la réponse du SCC à la recommandation 1, le SCC examinera la structure organisationnelle de ses Services de contrats et de gestion du matériel, y compris la capacité, la supervision, les niveaux du groupe Achat et approvisionnement (PG) et la supervision, et préparera des recommandations relatives aux domaines d’amélioration afin de s’assurer que les activités d’approvisionnement sont toujours menées dans le respect des exigences (par exemple, pratiques d’évaluation, documentation des communications). Le résultat de l’examen et les recommandations seront transmis à l’organe décisionnel le plus élevé du SCC aux fins de prise de décisions stratégiques. 31 mars 2023
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